

La plaidoirie du fayard
N'allez pas croire à ces histoires Peu différent de mes semblables
Qu'on entend portées par le vent Je n' me sens pas coupable
Racontant la vie du fayard Mais ma vie est à la merci des scies
Depuis toujours on a pu lire Si j'ai la chance de n' pas l'achever
Dans tous les journaux en délire Comme en Provence les pins grillés
Des trucs pas beaux à mon propos Ou c' qu'est pas mieux ces ormes à feu
Parait qu' mon ombre serait la cause Jalousé pour ma belle écorce
Du plus grand nombre de ces psychoses On viendra m' couper en pleine force
Dont sont atteints tous mes voisins De l'âge pour faire du bois d'chauffage
Mon voisinage est lamentable Mes états d'âme sont éphémères
Tous mes amis érables Mais je n' veux pas me taire
Sont peu à peu pliés en pâte à papier Avant de vous avoir ouvert ma mémoire
Il ne reste que des tilleuls Quand le vent souvent nostalgique
Au feuillage pâle comme un linceul Me joue un air de saule musique
Quel toupet de venir si près Il me revient comme un chagrin
Il y a quelque chose qui me freine Le souvenir d'un jour morbide
Leur charme est un peu trop obscène Celui des premières pluies acides
Je préfère mon abri côtier Qui ont brisé les chaînes rouillées
On prétend qu'l'air de Grande-Bretagne
Est plus salutaire qu'en montagne
Il serait doux qui sait d' finir hêtre Anglais
Mais le suicide est un péché
Soyons lucides sur qui compter
Y' a plus d' bourreaux pour ce boulot
J'ai plus qu'à attendre le déluge
Dans l'ombre tendre de mon refuge
Pour y rêver d' mourir noyé
Paroles et musique: André Lachenal
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