Sous les platanes
L’hiver les trouve monotones En juillet sous la canicule
C’est vrai qu’on s’promène moins souvent Ces cathédrales de bois vivant
Le dernier strip-tease de l’automne Font paraître un peu ridicules
Leur donne un p’tit air inquiétant Tous ces énervés du volant
Après l’été c’est comme les filles Si seulement on nous laissait faire
Chauffées par les préliminaires Et qu’on ait pas peur pour nos vies
Tellement pressées se déshabillent On s’arrêterait pour une prière
Abandonnant leurs feuilles par terre Au beau milieu de la voirie
Les feuilles mouillées sur le bitume Un ministre des champs, des bois
C’est du savon noir sur l’ parquet Voulant protéger le trafic
De quoi se tailler un costume Qualifia tout au long des voies
En chêne, si tu roules au taquet Les platanes de dangers publics
Il se peut même qu’ils nous protègent Ils sont nombreux tout ceux qui pensent
Du verglas au petit matin Qu’il faudrait être radical
Mais ne peuvent empêcher la neige Et même supprimer cette engeance
De se glisser sur not’ chemin Au bord des départementales
Ref : On n’a jamais vu un platane
Au sortir d’une boîte de nuit
Ayant forcé sur la tisane
Se jeter sur un’ Ferrari
On n’a jamais entendu dire
Qu’un platane en sortant de table
Ait fauché un motard tout cuir
Bourré au sirop d’érable.
Si un jour je finis ma route
Contre un platane n’allez pas
Ôter ce pilier à la voûte
Ou un jour elle s’effondrera
N’accusez pas soyez bons princes
L’arbre qui n’en d’mandait pas tant
Et souvenez-vous de Brassens
Et de ses funérailles d’antan
Paroles et musique : André Gruffaz
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